UN VOYAGE DANS MES LIVRES

UN VOYAGE DANS MES LIVRES

TESSON Sylvain - "Sur les chemins noirs"

Il est le 26 avril 1972. C'est un écrivain voyageur et un essayiste.

 

Ce court paragraphe nous éclaire sur les motivations qui ont amené Sylvain TESSON à écrire ce livre.

 

 

"Il m'aura fallu courir le monde et tomber d'un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j'ignorais les replis, d'un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre".


 

 

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Résumé :

 

Nous accompagnons Sylvain TESSON du Mercantour à la pointe du Cotentin en empruntant des chemins isolés qu’il nomme "les chemins noirs".

 

En les cherchant et les recherchant, il part à la rencontre de cette France simple, au bon sens légendaire dont les habitants étaient autrefois en phase avec la nature. Pour cela, il arpente les chemins poussiéreux, loin des circuits balisés. Il plonge dans les broussailles, les ronces. Il n’évite ni la boue, ni la pluie, ni le vent.

 

Lorsqu’il ne couche pas dehors, il s’arrête dans des gîtes ou dans des auberges. Il y observe les gens, les écoute souvent et parfois discute avec eux.

Tout en marchant, il médite sur les ruines des maisons abandonnées par la civilisation.

Il philosophe en assénant des vérités sur cette France trop souvent défigurée à l’entrée des villages par des bâtiments industriels ou commerciaux.

Il s’insurge contre l’implantation excessive des habitations pavillonnaires.

Au passage, il égratigne, la décentralisation, les supermarchés, l’internet, les écrans, les voitures, la vidéosurveillance, les services à la personne, etc .

 
Parfois, des amis ou sa sœur l’accompagnent.

 

 

 

 

Ce livre a été écrit par Sylvain TESSON pour d’abord lui permettre en marchant de reconstruire son corps abîmé et de cicatriser les plaies de son âme.

Pour cela, il a utilisé une activité qu’il a pratiquée toute sa vie.



 

 

 

Quelques précisions qui n'engagent que moi

 

Pour répondre à tous ceux qui dans mon relationnel n’ont rien compris à ce qu’il a voulu démontrer, je rappelle que son récit n’est pas un essai philosophique. 

 

Ce n’est pas non plus un résumé géographique.

 

Et non plus l'idée d'utiliser son aventure pour la romancer.

 

 

 

Il faut se souvenir que Sylvain TESSON ne rencontre pas des gens qui lui racontent leur vie. Il n’arpente pas une autoroute, une route nationale ou de petites, moyennes, grandes villes. Il est dans une campagne profonde où les habitants sont rares.

 

- S’il avait dû s’aventurer dans une histoire romanesque, il aurait cité ceux que la pauvreté a chassés des grandes villes.

- Il aurait insisté sur le fait que de nombreux villages voient les commerces fermer les uns après les autres, les cultivateurs se suicider ou abandonner leur activité, le curé du village courir d’une église à l’autre pour les enterrements, les maires s’évertuer à trouver des solutions pour attirer les médecins et empêcher les écoles de disparaître.

 

- Il aurait dit qu’à grand renfort de reportages, les médias tentent de minimiser les problèmes en rappelant que dans certaines régions la jeune génération revient à la terre, crée des emplois ou reprend des commerces.

 

- Il aurait ajouté que ceux qui passent leurs vacances à la campagne viennent voir des amis ou la famille ne mesurent pas la gravité de ce problème.

 

- De plus, il aurait affirmé que les habitants de certains villages au nom de la modernité ont abandonné ce qui les représentait à savoir une identité qui comportait des choses à transmettre aux nouveaux arrivants.

- Il aurait dénoncé le fait que pour ne pas avoir osé s’imposer à l’outrecuidance de quelques néo-ruraux, ils étaient devenus leur pâle imitation et avaient perdu leur âme.

- Il aurait précisé que dans de nombreux villages des îlots se formaient qui ne communiquaient pas entre eux.


Ils comportaient ceux nés au village jeunes ou vieux,

 

ceux qui revenaient au pays après avoir vécu à l’étranger ou dans d’autres départements,

 

les étrangers attirés par la qualité de vie dans notre pays et par les prix de l’immobilier plus attractifs en France que chez eux,

 

des artistes, de soi-disant médecins de l'âme et du cœur avec des connaissances médicales discutables,

 

des rescapés des années 1968 accrochés plus ou moins aux allocations versées par l’état français,

 

des retraités désireux de vivre en accord avec ce dont ils rêvaient quand ils travaillaient,

 

de très rares cultivateurs.

 

Quant aux personnes très âgées, elles sortaient peu. La mémoire de ces villages qu'ils représentaient étant dédaignée par l'ensemble de la population.

-
Il aurait indiqué que tous ces îlots s’ignoraient, se critiquaient, se méprisaient, se regardaient avec curiosité, avec envie ou ironie, mais ne se fréquentaient pas.

 

Et pourtant ! Il aurait rétorqué que les choses auraient évolué autrement pour le devenir des campagnes si la vendeuse, l’infirmière, le couvreur, le chauffeur, le cultivateur, avaient échangé SOUVENT des idées sur les connaissances variées et diverses de chacun, évoqué leur vécu personnel, parlé du passé des villages autrefois, avec le chef d’entreprise, le chirurgien, le cadre supérieur, l’artiste, le riche propriétaire terrien, l’investisseur, le député.

 

Pour cela, il aurait fallu que certains aient la sagesse de ne pas avoir honte de leur origine et que d’autres oublient de mettre en avant leur niveau intellectuel ou leur position sociale.

 

- Il aurait dit aussi que des villages construisaient ce type de relation afin d’abolir les barrières et de réconcilier les gens entre eux. Et que cela fonctionnait !

 

- Il aurait conclu que la qualité d’un homme se mesurait à ce qu'il était réellement et non au personnage qu'il jouait.

 

- Des observations que parfois les habitants de nos campagnes françaises ne savent plus analyser.

 



Même si Sylvain TESSON a manqué d’objectivité en critiquant les écrans,, car il a oublié que pendant sa marche, ils lui ont sauvé la vie, il pourrait marteler que leur utilisation sans discernement conduit les individus à devenir des esclaves de la modernité. 

 

 

 

Pour terminer mon commentaire, j'inciterai mes lecteurs à aller voir le film tiré de ce roman. 

Sur les chemins noirs - film 2023

AlloCiné

https://www.allocine.fr › fichefilm_gen_cfilm=295626

Librement inspiré de Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson (2016). Un soir d'ivresse, Pierre, écrivain explorateur, fait une chute de plusieurs étages.





Pour tous ceux qui n’ont jamais emprunté "les chemins noirs", je doute fort que le livre de Sylvain TESSON retienne leur attention.

 

En remarqueront-ils la poésie et la façon dont il manie avec bonheur la conjugaison française ?

 

 

Ne pas tressaillir aux soubresauts de l’actualité, réserver ses colères, choisir ses levées d’armes, ses goûts, ses écœurements, demeurer entre les murs de livres, les haies forestières, les tables d’amis, se souvenir des morts chéris, s’entourer des siens, prêter secours à des êtres dont on avait connu le visage et pas uniquement étudié l’existence statistique. En somme, se détourner. ‘Dissimule ta vie’, disait Épicure.” La liberté, quoi !

 

 



 

 

Encore une fois, cet avis m'appartient !

Devant l'ignorance de quelques uns sur ce sujet, il faut prendre le risque de prendre la parole au risque de déplaire.

 

 

 

 



18/06/2023
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